"J'entends les monstres sous la profonde terre, poussés par le torrent de l'humus du en-dedans.
Ces ennemis qui me visent la tête de l'intérieur ont leurs racines dans la boue." Aya So
Aya So est née en 1970 dans le Puy-de-
Dôme. Une enfance presque tranquille, une adolescence chaotique et
introvertie, passionnée par le dessin et la peinture elle côtoie le monde de
l'art au travers de certains de ses proches. On s'oppose à son choix d'étude
artistique et elle s'oriente, par dépit, vers la gestion et la psychologie. Elle a
un début de vie professionnelle peu satisfaisant à son goût ce qui exacerbe
son côté créatif, agissant comme un exutoire. Elle fonde une famille et en
2001 décide, parallèlement, d'approfondir plus concrètement, son sens artistique. .
Autodidacte (et le vivant finalement comme une chance), elle s'essaie à plusieurs
disciplines et plusieurs genres. Interpellée par l'art de la rue, inspirée par l'art brut et la figuration libre, c'est à la
découverte de l'ensemble de l'oeuvre de Jean-Michel BASQUIAT, dont elle en fait son
maitre, qu'elle se consacre à la peinture. En 2005 elle décide de se
dévoiler sur la toile du net où elle rencontre un certain succès, ce qui
l'encourage à franchir le pas des expositions deux ans plus tard.
Subissant de plein fouet l'influence de son maître (reçue comme un
« stigmate » selon Richard BUCAILLE, conservateur en chef du Conseil
Général lors de l'exposition 2008 des « Plasticiens de Puy de Dôme »)
AYA SO matérialise ainsi ses sentiments, ses émotions, ses opinions....
Richard BUCAILLE dit de sa peinture qu'elle est colorée, aux traits
soigneux, précis et finement travaillés par une bonne dessinatrice.
AYA SO est encore en pleine recherche artistique s'épanouissant en créant
de la matière, mélangeant différents matériaux pour relater, pour
«pinceauvarder»... des extraits de vie, de sa vie, souvent l'essence
humaine, celle des entités croisées puis figées et laissées dans son esprit
nourrit par un regard décalé sur le monde. Une perception qu'elle n'est pas
encore prête ni sûre de vouloir dévoiler, ainsi, à défaut d'en dresser le tableaux
avec des mots elle le fait avec des couleurs.
"Tout vient des tripes, ce qui me tort l'estomac et parfois le coeur. Je l'interroge, je le triture, je le passe à la moulinette, je le vomit par la main et je le digère."
"Mes productions, qu'on qualifie souvent d'effrayantes, (à l'image du monde dans lequel nous vivons, à mon avis) font cohabiter la raison et le ressenti, que je pose là, comme des alternatives au présent, au passé pour un utopique avenir, mais surtout pour faire face à la complexité de ma réalité. Côte à côte, elles sont et font ma vie, avec ses noeuds et ses secrets que je cloue au mur pour essayer de les tenir immobiles. C'est ainsi que je me tiens, c'est ainsi que je me repositionne, que je me transforme et que je me recrée."
"Les gens sont souvent surpris que je ne reflète pas ce que je fabrique artistiquement, mais tout comme mes tableaux, qui possèdent plusieurs couches et autant de sens cachés, j'ai plusieurs peaux, épaisses pour certaines, qui font surface tour à tour mais toujours avec, au dedans, une nécessité créative."
"Je pinceauvarde, travers et vices" AYA SO
« Je ne cache plus, j'accepte, il ne s'agit plus de trouver sa place, je fais avec plutôt que contre, point. » AYA SO
Contact mail: ayaso@voila.fr |